Monday, December 18, 2006

Au Liban !

Je suis arrivé le 17 à 15h30 après un voyage pour le moins mouvementé.
J'avais l'habitude de prendre l'avion à 9h, donc d'être à l'aéroport à 7h en prenant le RER de 5h45 à Lozère. Le problème, c'est que cette fois-ci je rentrais sur Alitalia, et que l'avion partait à 7h, alors que le premier RER arrive à 6h30 à l'aéroport...Bien sûr, j'ai constaté cela la veille à minuit et demie alors que ma valise n'était pas faite.
J'ai pensé faire mes bagages vite fait et prendre le dernier RER à 1h, mais je n'aurais pas eu le temps. Du coup, j'ai appelé Clemlaf (que je remercie d'ailleurs), qui m'a accompagné en voiture à Massy, d'où j'ai pris le Noctambus (bus de nuit) de 2h10 pour Paris. Bien sûr, je suis monté auparavant dans celui qui allait dans l'autre sens, ce que j'ai constaté en achetant mon billet.
Arrivé à Châtelet à 2h50, je ne trouvais pas le Noctambus pour l'aéroport; en fait j'ai trouvé l'arrêt, mais pour celui qui part vers le sud de Paris. J'ai couru dans tous les sens, pour finalement le trouver à 3h, alors qu'il devait partir à 2h52. Heureusement, le bus avait lui-même du retard !
Finalement, je suis bien arrivé au terminal 2F à 3h50, et j'ai essayé de roupiller sur les fauteuils (bien sûr munis d'accoudoirs...). Peine perdue, les employés de l'aéroport étaient en train de mettre en place les sortes de poteaux avec les rubans qui en sortent pour faire la queue, et faisaient un boucan monstre. Pas de dodo donc, et à 5h les comptoirs ont ouvert et j'ai pu enregistrer ma valise.
Dodo près de la porte d'embarquement, dodo entre Paris et Milan, dodo à Milan Malpensa, dodo dans l'avion qui est resté au sol une heure, et arrivée à Beyrouth à 15h au lieu de 14h30, attente interminable des bagages puis sortie à 15h30.
Comme quoi Alitalia = Always Late In Take-off, Always Late In Arrival ! J'avais déjà eu plus d'1h de retard la dernière fois.

Voilà pour mes péripéties de voyage, mais l'important est d'être bien arrivé et bien content d'y être ! Même si mon premier diner a viré sur une discussion politique "animée", ce qui est malheureusement monnaie courante.

Seul déception, j'ai raté la remise des mugs de la fanfare...

Friday, December 15, 2006

Parlant de Lulu

La famille va prendre le contrôle de l'Orient-Le Jour !
Merci Lulu pour cet article qui reflète parfaitement la situation des jeunes au Liban, situation gangrénée par la politique... et qui explique la fuite des cerveaux...

La politique, je ne suis pas tombée dedans étant petite. Cela fait uniquement trois ans que je suis l’actualité, que j’apprécie des prises de position, en critique d’autres... Au début, je me sentais fière de m’y connaître, mais aujourd’hui, j’envie quiconque n’y comprend rien.
Pourquoi ? C’est très simple.
On ne m’avait jamais dit que le fait d’être impliquée en politique, le fait de prendre parti, risquerait de détourner à chaque occasion la tournure de toute discussion entre amis, entre cousins, avec les professeurs, les collègues, etc., menant à des disputes interminables et sans pareilles.
On ne m’avait jamais dit que la politique avait tout à fait une autre définition que celle dans le dictionnaire, et que tous ceux qui étaient présents sur la scène n’œuvraient pas pour le pays mais dans leurs propres intérêts, ignorant le bien-être de leurs électeurs.
On ne m’avait jamais dit que la scène politique était meurtrière et que ceux qui mouraient étaient ceux qui osaient dénoncer ces hors-la-loi au pouvoir qui essayent de nous diriger.
On ne m’avait jamais dit que pour pouvoir vivre dans mon pays je devrais me joindre à un troupeau de moutons, partageant une conscience collective, programmés à suivre son berger sans se poser de questions.
On ne m’avait jamais dit qu’après avoir obtenu mon diplôme je chercherais à quitter mon pays que je chéris pour m’assurer un avenir, ailleurs, où régneraient la stabilité, la sécurité et le respect de l’être que je suis.
On ne m’avait jamais dit que je ne pourrais jamais m’exprimer librement sans risquer ma vie...
Avant ces trois années, je n’avais jamais arrêté de crier sur tous les toits que je ne quitterais jamais le Liban, et que si jamais je voyageais pour une formation professionnelle, c’était uniquement pour m’enrichir et revenir y travailler.
Aujourd’hui, c’est d’un grand point d’interrogation que je marque ce cri.

Carole WAKIM

Article paru le vendredi 15 décembre 2006
dans L'Orient-Le Jour

Lulu je t'aime !

Lulu c'est ma cousine Carole. Oui je sais, aucun rapport !
Anyway, Lulu m'écrit toujours sur msn quand je suis absent, et ça l'énerve à la longue, donc voilà pour me faire pardonner :)

À dimanche !

Thursday, December 14, 2006

La fuite des cerveaux s'accélère


C'est un fait douloureux mais indéniable. Espérons que la situation s'améliore, et que les gens désireux de rentrer au Liban, à l'instar de Maya, seront de plus en plus nombreux.


Article de Sahar Al-Attar, paru dans l'Orient-Le Jour d'aujourd'hui. Comme quoi mis à part certains articles politiques, le journal reste pas mal.

Quelques extraits:

Le constat est amer mais indéniable : de plus en plus de Libanais ne croient plus, ou peu, dans l’avenir économique de leur pays. Les agences de recrutement sont unanimes : les candidats à l’émigration se bousculent. Aujourd’hui, plus de 75 %, certains avancent même le chiffre de 90 %, des chercheurs d’emploi postulent exclusivement à l’extérieur du pays.

(...)

Ce qui est nouveau est que les postulants se contentent désormais de salaires qu’ils auraient certainement refusé dans le passé, indique M. Eid. Il y a quelque temps, pour accepter de partir à l’étranger, notamment dans les pays du Golfe, un cadre moyen demandait au moins deux fois et demie, voire trois fois, le salaire qu’il pourrait avoir au Liban. Aujourd’hui, il est prêt à y aller pour le même salaire qu’ici, avec uniquement le logement en plus.

Or ce manque d’exigence contribue à tirer les salaires étrangers à la baisse. « Depuis deux ou trois ans déjà, les offres dans les pays du Golfe ne sont plus ce qu’elles étaient il y a cinq ou dix ans. Mais aujourd’hui, la baisse est particulièrement flagrante, par exemple à Dubaï, autrefois très prisée. Même si les entreprises arabes sont toujours aussi friandes de main-d’œuvre libanaise, elles ont tendance à profiter de la situation au Liban pour proposer le strict minimum, sachant qu’il y aura preneur »

Wednesday, December 13, 2006

Relooking

Changement d'apparence, comme vous pouvez le constater.
Le plus marrant (en fait pas tellement) c'est quand j'ai du m'amuser à éditer le code html pour apporter certaines modifications, qui font que mon blog est si agréable à consulter !
J'essaierai de plus personnaliser quand j'aurai le temps, parce que là j'ai un examen dans 45 minutes...

Ah, et J-4 au fait ! Pourvu que les médiations arabes parviennent à désamorcer la crise politique au Liban.

Monday, December 11, 2006

La grosse manif...

Apparemment il y avait beaucoup de monde qui manifestait ce dimanche contre le gouvernement. Comme chaque fois, les chiffres sont imprécis, mais on parle d'un million et de la plus grosse manif que le Liban ait connue. Il paraît aussi que quelques centaines de milliers de personnes se seraient rassemblées à Tripoli histoire de soutenir le gouvernement de Siniora, mais le nombre semble exagéré.

Toujours est-il que le général Aoun, qui s'est entretenu avec le patriarche Sfeir (chef de l'Eglise maronite et "autorité morale et politique incontournable"), a assuré que l'aéroport ne serait pas fermé, alors que certains médias affirment que l'opposition compte paralyser routes, ports et aéroport... J'espère qu'il n'en sera rien.

Je vous épargnerai une photo de la manif, elles se ressemblent toutes...
Au lieu de ça, tiens, une photo qui a tout juste un an, prise à Lyon à Noël. Noël que je compte bien passer au Liban cette année !

Maya, Marwan, Carole, moi et Mami
ou
ma soeur, mon frère, ma cousine, moi et ma mère

Sunday, December 10, 2006

J-7 aussi

Je ne sais pas si je peux mettre le même titre à deux posts. Enfin bon, l'essentiel est que je serai au Liban dimanche prochain!
Là je suis en pleins examens, dossiers pour l'année prochaine, recherche de stage. Je devrais un peu plus me remuer et arrêter de poster ici!

Au Liban c'est encore le b*rd*l... L'initiative de l'Eglise maronite, pourtant adoptée par les deux camps, bute toujours sur l'ordre des priorités. Toujours le blocage entre l'opposition qui réclame une participation accrue au pouvoir par un gouvernement d'union et des législatives anticipées, et le gouvernement qui ne veut rien entendre avant l'adoption du tribunal Hariri et le changement présidentiel. Et toujours cette division manichéenne stupide qu'opère la presse étrangère et même libanaise entre "opposition pro-syrienne" et "majorité antisyrienne" ou encore "gouvernement pro-occidental". C'est fou comme la presse étrangère peut être mal informée. Pas étonnant, lorsque tous les journaux libanais sont polarisés, et que les termes "gouvernement de Feltman" (l'ambassadeur américain) répondent à "axe syro-iranien". Comme disait l'autre, Iranien qui rira le dernier...

Sur ce jeu de mots niais, une photo des diverses activités que l'opposition organise dans le centre-ville; c'est original en tout cas, et il paraît que l'ambiance est bon enfant Place des Martyrs.

L'opposition affiche sa diversité symbolisée par un arc-en-ciel.
On voit aussi le campement abritant en permanence quelques 5000 jeunes.

Sunday, December 03, 2006

Puy Saint-Vincent

Quelques photos de mes vacances d'hiver l'année passée chez Alex, à Puy Saint-Vincent dans le massif des Écrins.
Je sais, je remonte loin, mais je suis en train de trier toutes mes photos (au lieu de bosser pour mes examens - 3am bemza7 mami!)


Yeslamlé chou mahdoum

Alex, Bertrand et moi

l'Amiral (Philippe), Stéphane et moi

Saturday, December 02, 2006

Liban : la fracture ?

Après le rassemblement monstre de ce vendredi, les Libanais sont plus divisés que jamais, jusque dans les foyers. À entendre les deux camps, on peut trouver que chacun a raison. Mais il y a tant de choses que le Libanais moyen ignore, et la subjectivité de plus en plus flagrante des médias contribue à alimenter ce climat malsain. La dernière édition de l'Orient-Le Jour montre
combien ce quotidien pourtant respectable poursuit son dérapage vers des analyses partiales et partielles. Ne parlons même pas des médias ouvertement affiliés à des courants politiques, qui font de plus en plus de la manipulation et des procès d'intention une ligne de conduite.

Surtout, faire preuve d'esprit critique, la vérité n'est pas celle qu'on voit à la télé ou qu'on lit dans les journaux... Attendons d'y voir plus clair.

Deux photos du rassemblement de l'opposition le vendredi 1er décembre 2006:


Sunday, November 26, 2006

Fanfare Paris

Le mercredi 15 novembre, près de Notre-Dame. Encore une petite sortie bien sympa au cours de laquelle on a régalé (vocable discutable) les oreilles des braves citoyens.


Au complet (je suis en orange à gauche du jaune!)

Open TPT

Denis le sapin

Me revoilà !

Je suis à Lyon chez Maya (okhté) ; Imad (khayyé) et Patty (khatibto) sont partis ce matin.
On a passé un petit week-end sympa : shopping, resto, kazdara, Fourvière, crêpes...
J'avais ramené de quoi étudier, mais bon, ne nous faisons pas trop d'illusions !

Fourvière

Patto et Imo

Friday, November 17, 2006

Je reviens!

Désolé pour la longue interruption, après mon retour du Liban je n'ai pas eu la tête à poster.
Promis, du nouveau ce week-end.

Saturday, October 21, 2006

J-7

Samedi prochain, je suis au Liban! Enfin, je pourrais dire, puisque ça fait 6 mois que je n'y ai pas mis les pieds. Je devais rentrer le 28 août, mais le blocus a compliqué l'affaire. Exactement deux mois plus tard, le 28 octobre, je débarque à l'AIB.

Je reste 8 jours et j'espère que j'aurais l'occasion de voir toutes les personnes que je n'ai pas vraiment contactées depuis un bout de temps et que je prie de m'excuser pour cette absence!

J'espère aussi que l'accalmie politique (toute relative) va durer et que le "cadeau" promis par Nabih Berry vaut le coup. Car c'est toujours le blocage entre ceux qui réclament avant tout un changement présidentiel et ceux qui exigent un gouvernement d'union nationale, des élections législatives anticipées puis une élection présidentielle par le nouveau parlement.
Au sud, les survols israéliens se poursuivent, tout comme l'occupation de Ghajar et bien sûr le noeud de Chebaa. La FINUL s'exaspère et parle d'un changement des règles d'engagement pour répondre par la force à la violation continue de l'espace aérien libanais par l'aviation de l'État hébreu. Violation que Michèle Alliot-Marie, ministre de la défense française, qualifie de grave et déplacée.

Enfin, je souhaite d'avance à tous les musulmans un Fitr sa3id.

Tuesday, October 10, 2006

À l'auteur du commentaire anonyme

Merci de m'écrire (samer@melix.org), je suis flatté mais perplexe...

Sunday, October 08, 2006

La fanfare à Paris

Le Platypus Braxx Band, l'illustre fanfare de l'X, jouant sur la place St-Germain ce samedi après-midi. Après avoir subi pannes de RER et horaires aléatoires de bus...

Là je fais semblant de jouer

14 juillet

Chaque année, Polytechnique ouvre le défilé sur les Champs-Élysées. Le 14 juillet 2006, j'ai donc défilé fièrement mais le coeur gros, alors que les bombes israéliennes commençaient à ravager le Liban...



Wednesday, October 04, 2006

À venir

Photos du 14 juillet
Photos de Londres (mai)
Et comme tous les w-e, ma semaine du Liban.

Saxophone

Ça y est, j'ai commencé hier! Les voisins m'adorent déjà...
Photo à venir.

Friday, September 29, 2006

Croathlé

Comme promis, les photos de mon voyage en Croatie en février, avec ma section sportive, l'athlétisme. D'ailleurs, joyeux anniversaire à Matthieu, le crôtale (délégué de la section).

Une semaine à Dubrovnik, charmante ville côtière dont le centre historique est admirablement conservé.

La vieille ville et ses remparts

L'île de Korcula (prononcer Kortchoula)

La section athlé

Je

La vieille ville, vue des remparts

L'environnement semble particulièrement préservé, comme en témoignent le bleu de la mer et l'abondante végétation

Moi, Denis et Matthieu

Le Liban cette semaine

Au Liban politique rime toujours avec tragi-comique.

Sur le plan international, le statut du ministre de la culture envoyé par le premier ministre au sommet de la Francophonie à Bucarest est flou puisque le président Lahoud, n'ayant pas été invité, annonce que le Liban n'est pas représenté officiellement tout en accusant Chirac d'être derrière cette non-invitation et de se mêler des affaires du Liban. Polémique dans laquelle le président français a refusé de s'engager. On s'attend tout de même à ce que le Liban soit très présent dans la déclaration finale du sommet.

D'autre part, le rapport Brammertz sur l'assassinat de l'ancien PM Hariri n'a pas apporté énormément d'informations et n'a pas beaucoup pesé sur la politique locale, contrairement à son habitude. Il faut dire que sur le plan interne, l'escalade verbale continue en ce début de ramadan, pas d'accalmie en vue malgré les appels à l'apaisement et au retour à la table de dialogue. Les Libanais sont tous las et dans l'expectative de voir vers quelle autre catastrophe vont nous mener nos politiciens.

Au sud, les Israéliens traînent des pieds pour se retirer, ce qui provoque l'exaspération des responsables libanais mais n'émeut pas pour le moment le conseil de sécurité, pourtant garant de l'application de la résolution 1701 que l'État Hébreu viole ouvertement, se permettant des incursions et détournant les eaux fluviales.

Image intéressante des chars Leclerc s'opposant à la progression de chars Merkava israéliens dans le village de Marwahin, théatre au demeurant d'un massacre perpétré par l'aviation de Tsahal durant la guerre de juillet.

Photo tirée de l'Orient-Le Jour

Enfin le week-end

Bon j'ai enfin fini mon rapport de stage, maintenant je dois voir où l'imprimer...

Sinon cette semaine j'ai eu mes premiers cours, c'est assez intéressant, j'ai trois cours d'informatique et un de biologie, plus des cours de langue (espagnol et anglais), sport, HSS (humanités et sciences sociales) sur les stratégies d'entreprise.

Le premier cours de sport a été assez péchu, j'en ai encore des courbatures...

Sunday, September 24, 2006

Ecuador - après le stage, le rapport de stage...

J'ai passé ma journée à faire le ménage et le rapport de stage (tiens ça rime). Ça sent la fête des fleurs maintenant!

Bientôt quelques photos de Croatie (février) et Londra (mai)

Saturday, September 23, 2006

Guerre du Liban : Chant

J'ai appris quelques chants milis et autres en Équateur. La musique de l'un d'entre eux, le Chant des Marais, écrit dans les camps de concentration en 1933, m'a inspiré des paroles pour un chant sur le Liban. J'ai voulu parler de sa richesse naturelle, de sa richesse culturelle et humaine, des conflits qu'il a connus et de sa volonté de revivre à chaque fois; au risque d'avoir surchargé les paroles de sens et d'idées. Quatre couplets que j'ai murmurés dans mes moments d'abattement en Équateur et qui seront toujours associés au sentiment de révolte, d'éloignement et d'impuissance qui m'animait face à l'injustice de cette guerre, la barbarie israélienne et le silence coupable de la communauté internationale.


Bleu azur aux pieds des montagnes / le ciel rencontrant la mer
Fleuves, forêts, belles campagnes / sous les cèdres millénaires
Liban, ô perle de l'Orient
Liban, paradis vert et blanc
Liban, ô mon beau Liban

Mosaïque de fois, de coutumes / peuple uni pour un futur
Flamme de vie qui toujours s'allume / berceau d'infinie culture
Liban, ô monument d'histoire
Liban, ô terre de tous les arts
Liban, ô mon grand Liban

Quand la haine des autres s'attise / soudain c'est l'enfer sur terre
Objet de tant de convoitises / grand martyr d'injustes guerres
Liban, ô sans cesse envié
Liban, ô si souvent blessé
Liban, pauvre Liban

Mais toujours l'ode à la vie / retentira sans faiblir
Gloire à toi ô nation bénie / peuple qui ne veut pas mourir
Liban à jamais fier et grand
Liban toujours libre et vivant
Liban, éternellement

Guerre du Liban

Plus d'un mois après la cessation des hostilités, les ravages sont toujours visibles, tant dans le paysage que chez les gens, tous affectés d'une façon ou d'une autre par cette guerre incompréhensible. Les décombres, la marée noire, les centaines de milliers de sous-munitions, plus dangereuses que des mines antipersonnel et qui continuent aujourd'hui à tuer et mutiler, les déplacés qui ne peuvent pas rentrer chez eux, les émigrés qui ne veulent pas... Tant de traces qui seront difficile à effacer, surtout que le pays, peuple et classe politique, est divisé.

J'ai vécu cette guerre à distance. J'étais en France, me préparant à défiler sur les Champs-Élysées le 14 juillet. Ma mère devait venir le 13, mais ce matin-là l'aviation israélienne a bombardé l'aéroport. Le 14 matin, je disais ma colère à quelques cadres militaires de l'École, espérant que, comme chaque fois, toute cette histoire serait vite finie.
Mais la barbarie israélienne n'a pas de limite, et sévissait toujours lorsque j'ai pris l'avion pour l'Équateur le 19. Là-bas, je n'avais accès aux nouvelles qu'en fin de semaine, et chaque visite au cyber café apportait son lot de morts, destructions, fanfaronnades des deux camps, silence coupable et honteux de la communauté internationale, refus criminel des USA (et des Anglais, mais pouvait-il en être autrement) d'un cessez-le-feu.
Entretemps, l'État Hébreu ciblait aéroports, ports, ponts, autoroutes, quartiers résidentiels, usines de produits alimentaires, centrales électriques, stations service, écoles, hôpitaux, convois de réfugiés, camions d'aide humanitaire, poste de la FINUL (Force Intérimaire des Nations-Unies au Liban). Quand on pense que Tsahal signifie Forces de Défense Israéliennes et que l'opération Punition Adéquate (sic) était justifiée par les USA comme légitime défense... Sans oublier bien sûr l'utilisation d'armes non conventionnelles: phosphore, sous-munitions et autres joyeusetés destinées à infliger un maximum de souffrances.

Je pourrais m'étendre beaucoup plus, mais l'idée est simple: rien ne justifiait cette destruction barbare et programmée d'un pays. Rien sinon la jalousie d'Israël devant la renaissance du Liban, son modèle de coexistence communautaire qu'il rejette par peur de l'appliquer chez lui, son message de paix et de convivialité alors que le seul message qu'ait jamais véhiculé l'État Hébreu est un amalgame de violence, d'usurpation, de victimisation. Je cite d'ailleurs les protagonistes israéliens de cette guerre, en vrac "le Liban sera ramené vingt ans en arrière", "Beyrouth sera détruite" ou encore le chef d'état-major, sur ce qu'il ressentait lors du bombardement de zones civiles: "je ressens une légère secousse à l'aile de l'avion au moment du largage de la bombe, puis plus rien". Charmant.

Et bien sûr, Israël ne paiera pas un sou pour les 1300 victimes, en majorité civiles, pour les 15 milliards de dollars de dommages matériels et économiques infligés. "Dommages collatéraux". Alors que toutes les organisations humanitaires s'accordent pour dénoncer les crimes de guerre de Tsahal, Israël ne sera jamais inquiété par les tribunaux internationaux. Pas plus qu'il n'est inquiété au sujet de son programme nucléaire qui est un secret de polichinelle.

Je craignais que ce post ne se transforme en diatribe contre Israël. On ne peut que s'emporter face à tant d'injustice, face au soutien américain permanent et inconditionnel dont le "51e état de l'union" bénéficie, face à la politique de deux poids, deux mesures qui caractérise l'approche de la situation au Proche-Orient. Je n'exonère en aucun cas les exactions commises à l'encontre d'Israël, les tirs de roquettes, les attentats suicides, mais la responsabilité de freiner le cycle de la violence incombe aux deux parties, et surtout à Israël qui est en position de force sur le terrain et s'emploie à créer un état de fait accompli en poursuivant la colonisation, et n'a réussi, par son arrogance et son agression criminelle sur le Liban, qu'à attiser les extrémismes et la haine à son égard.

J'avais des espoirs de paix après la défaite du Likoud, le ralliement de Shimon Peres et l'entrée des travaillistes au gouvernement. Ils se sont envolés avec cette guerre où tous ont montré un visage de faucon sanguinaire. Qu'un prix Nobel de la paix, vice-premier ministre, soutienne cet acte de barbarie, cela me dépasse. Je viens d'achever la lecture de "60 ans de conflit israélo-arabe : Témoignages pour l'Histoire", d'André Versailles, dans lequel il s'entretient avec Shimon Peres et Boutros Boutros-Ghali. On voit après coup la différence entre le Peres travailliste et celui de Kadima. Même si travailliste ne rime plus avec pacifiste (ou au moins modéré), en témoignent les positions du ministre de la défense Amir Peretz durant la guerre.

Et si au moins on pouvait s'unir en face. Mais non, la classe politique libanaise reste scindée, minant ainsi tous les efforts de reconstruction et de développement. Quant aux Arabes, n'en parlons pas, ils n'ont jamais su parler d'une seule voix, et si jamais ils l'ont fait, ils n'y ont jamais joint le geste. De l'importance de la rhétorique dans la culture orientale...

Sur ce constat d'échec, je mets fin à mon sombre monologue, en comptant plus sur le temps et la volonté de vivre du peuple que sur l'initiative des dirigeants pour panser les blessures du Liban.

Ecuador

À la fin de la 2e année à Polytechnique, il nous est demandé d'effectuer un stage ouvrier. Ayant débuté l'espagnol cette année-là, j'ai rejoint un groupe (Damien, Rémi, Olivier et Fabien) qui partait planter des arbres en Équateur. J'ai donc passé plus d'un mois, du 19 juillet au 26 août, dans ce charmant et dépaysant état d'Amérique du Sud.

Après quelques jours de tourisme à Quito, la capitale mais deuxième ville du pays située à plus de 2800m d'altitude, nous sommes allés à Riobamba, quatrième ville du pays. C'est là que nous logions les week-ends après avoir passé la semaine (quatre semaines en tout) dans le village de Pichan San Carlos, communauté pauvre de paysans évangélistes. Ce détail est important car ils n'ont pas le droit de boire d'alcool ni de danser, et chantent tous les soirs pendant 2 heures dans l'église à 5m de chez nous... Pour l'alcool, on a eu l'air malin lorsqu'on leur a préparé des bananes flambées au rhum; beaucoup ne s'en sont pas rendu compte d'ailleurs...

En vrac, on a planté quelques 5000 arbres, creusé 70 mètres d'une tranchée profonde d'un mètre pour y faire passer des canalisations, attrapé la tourista (sauf moi, héhé) qui a duré bien après le retour, participé aux travaux des champs, pêché la truite.

Les week-ends, on a visité Baños, ville située au pied du volcan Tungurahua (qui entrera en éruption deux semaines plus tard) où l'on s'est baignés dans des sources d'eau chaude, vaincu le Carihuairaso (5025m), subi les cendres du Tungu, découvert les ruines Inca d'Ingapirca (les seules du pays) et passé quelques jours à Cuenca, avant de dévaler les pentes du Chimborazo (le point culminant du pays, 6310m) à vélo. Pendant que je prenais l'avion pour rentrer en France dans l'espoir (déçu) d'aller au Liban, les autres ont exploré l'Amazonie puis enchaîné sur la côte.

Voyage exceptionnel même si très éprouvant physiquement et moralement (guerre du Liban).
Voir les photos plus bas.
Et pour plus de détails, le blog du voyage: zorrino.free.fr, du nom du jeune quechua dans Tintin et le temple du soleil.

Photos 3/3

L'immense marché aux fruits et légumes
Régime de bananes à 1,5$ ou 30kg de patates ou carottes à 2$...

Le grand chef Damien et sa sarbacane

Au vivero (la pépinière) avec Alberto, responsable du projet de forestation

Quand lama fâché, lui toujours faire ainsi...

Plantando los árboles

La virgen del Panecillo qui trône sur une colline et veille sur Quito

Le vivero après l'éruption et le nettoyage...

Dans un bain d'eau chaude près d'Ambato

Le monument de la mitad del mundo, le site touristique sur la (fausse) ligne de l'équateur

Sur la (vraie) ligne de l'équateur, on peut faire tenir un oeuf sur un clou!

Photos 2/3

Lagunes

Notre petit chez-nous

La "minga": creuser une tranchée par un temps exécrable.

Jeune fille quechua bien chargée

La pêche à la truite

Notre maison au village

Ruines Inca d'Ingapirca

Zolie fleur et cascade

Après l'éruption du Tungurahua: des tonnes de cendre

La "chorale" du village

Photos 1/3

Le Chimborazo, plus haut sommet du pays (6310m)

Jolie vue nocturne à Quito

En Panama, chapeau traditionnel fabriqué à Cuenca

Descente du Chimbo à vélo (de 5000 à 2700 m!)

Le Tungurahua en colère, deux semaines avant l'éruption

Rémi, moi, Fabien et Olivier

Au sommet du Carihuairaso (5025m)

Fabien, Damien, Olivier, moi et Jean

Avant notre départ de Pichan San Carlos, où on plantait des arbres

Ze group dans la pampa

Cherchez l'âne